CAVALIERS SOLITAIRES
Une des grandes séries fondatrices de l’œuvre de Wong Wa est celle du Cavalier Solitaire qu’il a déclinée sous de multiples formes et dans différents matériaux. Le mythe du cavalier solitaire remonte à l’époque des Tang. Il est devenu, depuis Cervantès et son héros Don Quichotte, un des mythes littéraires les plus connus au monde. Le symbole de Don Quichotte, l’intrépide défenseur des valeurs morales et religieuses, le redresseur de torts rêvant d’imposer la justice sur terre et qui veut changer le monde mais qui, en réalité, ne le peut pas.
Un autre aspect de l’attachement de Wong Wa pour le Cavalier Solitaire est liée à une découverte étonnante qu’il fit au cours de ses voyages à travers l’Europe : il fut frappé par le nombre de statues équestres dans les villes et villages. L’homme à cheval, que ce soit un roi, un empereur ou un soldat, commémore aussi bien un échec qu’une victoire: guerre perdue, liberté retrouvée, ces statues sont là pour graver l’histoire et laisser une empreinte physique à la postérité. Jeanne d’Arc sur son cheval : symbole de l’échec puisqu’elle finit sur le bûcher, Louis XIV en majesté devant le château de Versailles pour célébrer sa gloire, les soldats morts durant la 2ème guerre mondiale et la défaite à Moscou, la statue des empereurs au faîte de leur puissance à St Pétersbourg.....
Ce cavalier est un symbole du monde occidental.
Dans 1000 ans, on ignore qui sera le héros. Visages flous, identités floues, ne restera que l’image d’un homme sur un cheval.